Février, le mois de l’amour par excellence! Je vous emmène chez Catherine Neykov aimable auteure de plusieurs romans tous très différents et en même temps tous passionnants puisqu’ils traitent… d’Amour avec un grand A, l’amour des siens, l’amour de l’autre, l’amour de l’humain malgré ses imperfections. Découvrez!

Qu’est-ce qui vous a amené à l’écriture ?
L’amour des livres et le goût de la langue. Ceux-ci m’ont très vite passionnée. Je leur dois d’avoir découvert le monde. J’éprouvais beaucoup de plaisir aussi à l’étude du français, le vocabulaire, la grammaire, la syntaxe.
Depuis quand écrivez-vous ?
Depuis ma tendre enfance, mais mes textes n’ont commencé à être publiés qu’à partir des années 2000. J’ai profité d’un plan social pour passer à une écriture réellement professionnelle.
Quelle est votre bibliographie à ce jour ?
Elle comporte quatre ouvrages :
Le prince et la mendiante, un conte pour adultes édité par une maison québécoise en 2004.
Pour l’amour d’Olivia, le touchant roman d’amour de deux jeunes handicapés mentaux, paru en 2007 et réédité deux fois depuis, en raison de faillites d’éditeurs.
La Préférée, second roman, une histoire de secret de famille sur fond de voyage aux Caraïbes, toujours disponible chez De Borée (2014)

La Disparue, le récit d’une enquête historique passionnante, paru en avril 2016 chez Michalon.

Laquelle de ces oeuvres a votre préférence aujourd’hui ?
Toutes sans exception ! Et chacune a son lectorat. La Préférée traite des difficiles rapports mère — fille. Cela plait aux femmes, qui s’identifient volontiers au personnage principal, à ses faiblesses et à son courage, et à la belle histoire d’amour qu’elle vit avec Brice.
La Disparue s’adresse aux esprits curieux, au grand public cultivé qui aime les histoires fortes et vraies. Sur les pas de Juliette, ma tante et marraine, on croise Marguerite Duras, dont elle fut l’amie dans l’Indochine coloniale, on traverse les deux guerres mondiales et l’on peut explorer l’univers sombre et révoltant des hôpitaux psychiatriques des années 1950. Tout y est vérifiable et véridique.
J’ai une tendresse particulière pour mon second roman, Pour l’amour d’Olivia, qui a connu un réel succès auprès du grand public. Il s’agit de l’histoire d’amour de deux jeunes handicapés, lui, trisomique, elle, ayant souffert d’un accident de naissance. Profondément amoureux, ils désirent former un couple, mais les parents de la jeune fille ne sont pas prêts, le tuteur du garçon s’avère introuvable et les éducateurs s’en mêlent. Un vrai roman donc, avec des péripéties, des rebondissements, du suspense. Touchant, facile à lire et qui restitue bien l’univers de la déficience intellectuelle.

Comment choisissez-vous vos sujets ?
Le hasard me guide beaucoup… J’écris en fonction de mes rencontres et de mes ressentis, là où se trouve l’émotion, car c’est cela qui fait venir les mots.
Quel est votre modèle en matière d’écriture ?
Mes auteurs préférés sont Romain Gary et Garcia Marquez. Duras aussi, pour son style magique et pour cette merveilleuse réussite qu’est l’Amant. Il faudrait en citer beaucoup d’autres, à commencer par les poètes, Baudelaire, Verlaine, Appollinaire…
Avez-vous un projet pour 2017 ?
J’ai envie d’une histoire de jeunes musiciens, de futurs grands concertistes qui vont se trouver ensemble pour un stage intensif, on appelle cela une académie, et à qui il va arriver toutes sortes d’aventures musicales et affectives. Je suis un peu effrayée par mon ignorance (relative !) du sujet et l’ampleur du travail à accomplir. Ces accès de panique littéraire, ce sentiment de « je n’y arriverai jamais » me prennent à chaque fois que j’entreprends un projet. Mais comme tous ont, jusqu’à présent, abouti, je conserve une certaine sérénité.

Catherine Neykov, je vous remercie de m’avoir reçue chez vous et d’avoir répondu à mes questions. Je vous souhaite une formidable année de passion, de rencontres et de découvertes!
Corinne Boisbluche, le 22 février 2017
La quatrième de couverture du dernier roman de Catherine Neykov par ICI